Portrait

Stéphane Boné

Co-fondateur de l’entreprise Betobo

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Réparer plutôt que recycler: c’est la devise de Stéphane Boné. Depuis le début de l’année, son entreprise Betobo propose de récupérer vos batteries électriques de voitures, vélos ou trottinettes en panne et de leur redonner une seconde vie. La volonté de cet ancien conseiller en environnement est de participer à une économie circulaire plus écologique, mais aussi solidaire et sociale.

Avant de créer Betobo en août 2021, je travaillais dans un bureau de conseil en environnement, dans la protection des ressources et l’optimisation du flux de déchets. J’ai proposé à des jeunes en stage de réfléchir sur le thème du recyclage des batteries dans le cadre d’une collaboration avec un client. C’est là qu’est née l’idée de Betobo : réparer les batteries de mobilité (voitures, vélos, trottinettes), mais aussi celles électroportatives (perceuses, visseuses…).

Les français sont très consommateurs de batteries : on en compte environ 4 à 5 par habitant ! De plus, l’utilisation qui en est faite génère des pannes prématurées. Par exemple, une batterie de voiture est beaucoup plus sollicitée au démarrage, pour la propulser, que dans la suite d’un trajet. Pour les construire, on extrait des minerais rares un peu partout dans le monde : le cobalt vient d’Afrique, le lithium du Chili… et l’assemblage est réalisé en Chine.

En France, aujourd’hui, recycler une batterie, c’est uniquement la démonter pour récupérer les composants qui peuvent resservir. C’est une opération industrielle. Nous, notre priorité, c’est l’allongement de la durée de vie d’un produit, bien plus écologique que le recyclage : on répare les batteries quand elles peuvent l’être, soit pour la même fonction, soit dans un emploi qui la sollicite moins comme les batteries de stockage. Betobo est donc un acteur de l’économie circulaire : on récupère, on réemploie, on recycle. Il y a d’autres acteurs de la réparation, une dizaine en France, mais ils sont d’abord marchants de batteries.

Nous sommes la première et seule ressourcerie en France dans ce domaine. Nous sommes également engagés dans l’économie sociale et solidaire : nous participons à l’emploi local et à la réinsertion professionnelle. Nous démontons manuellement les batteries, nous les testons tout en vérifiant qu’il n’y a pas de danger pour les opérateurs. En réparant les batteries, nous favorisons l’autonomie énergétique et l’accès à l’énergie aux personnes qui n’en ont pas les moyens.

À ce jour, nous avons déjà réparé plus de 50 batteries issues du circuit professionnel et des particuliers. Vous pouvez venir déposer votre batterie vélo ou trottinette : nous sommes situés sur l’ancien site Alstom (rue des Pâtis), facilement accessible, et ouverts du lundi au vendredi de 9h à 17h. Généralement, une batterie ne reste pas plus de 10 jours chez nous. Quand un particulier nous apporte sa batterie qui ne fonctionne plus, on la démonte, on la teste, on repère ce qui ne va pas, puis on la répare. Le coût moyen d’une réparation est de 120 euros TTC: c’est bien moins cher que d’en racheter une nouvelle ! “