Portrait

Céline Favy-Huin et Sylvain Huin

Céline FAVY-HUIN, directrice générale et co-fondatrice de Feelobject et Sylvain HUIN, président et co-fondateur de Feelobject

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Céline Favy-Huin et Sylvain Huin ont créé Feelobject, une entreprise spécialisée dans l’impression 3D professionnelle. Pour être plus près de la capitale, ils ont quitté Toulouse pour Petit-Quevilly et ont rejoint l’écosystème numérique normand Seine Innopolis en août 2021. Depuis, ils travaillent avec des acteurs locaux pour la conception de leur plan tactile et sonore Virtuoz. Créé pour aider les personnes non-voyantes et malvoyantes, ce dispositif est unique. Il leur permet de se repérer dans un établissement recevant du public en toute autonomie.

Avant de créer Feelobject, Sylvain Huin était conseiller chez Michelin et Airbus. Au fil de ses expériences, il découvre l’impression 3D professionnelle. Céline Favy-Huin elle, a un parcours qu’elle décrit comme “ atypique ”. Anciennement professeure de tennis, elle souhaite travailler dans le milieu sportif mais des problèmes de santé l’obligent à changer de voie. Elle obtient alors un BTS commercial. À l’arrivée de ses enfants, elle s’y consacre pleinement et devient assistante maternelle avant de décrocher une licence puis un master dans les ressources humaines. Frustrée de ne pas pouvoir embaucher des personnes en situation de handicap, elle a un déclic et réfléchit à créer son entreprise dont la diversité constituera l’ADN.

Notre particularité c’est que nous sommes mariés, c’est une force car nos compétences se complètent. Feelobject est né en 2015. Son nom fait référence à l’impression 3D, il signifie ressentir les objets. Au départ, nous étions spécialisés dans l’impression 3D professionnelle dans le secteur industriel lié à l’automobile et l’aéronautique. Nous souhaitions utiliser cette technologie au service du handicap alors nous avons pensé aux non-voyants et aux malvoyants. C’est comme ça qu’est né Virtuoz, des plans en relief tactiles et sonores. Ils permettent aux déficients visuels de se repérer dans un lieu.

Deux formats existent : le grand est fixe et offre une vue d’ensemble, et le mini qui est mobile est plus précis. Chacun est composé de touches où un symbole représente un espace et d’un haut-parleur qui donne des indications sonores en complément (par exemple : sur votre gauche, vous trouverez les escaliers). Après plusieurs essais, nous avons rajouté des indications en haut du plan : s’il y a un point, c’est le premier étage, deux points deuxième étage, trois points troisième étage.

En France, 1,7 million de personnes sont touchées par le handicap visuel, ce qui représente 280 millions dans le monde ! Grâce aux laboratoires de recherche comme Cherchons pour voir et des utilisateurs, nous avons élargi notre vision pour proposer ce dispositif aux lieux recevant du public. Une dizaine de clients bénéficient de Virtuoz : le musée d’art et d’histoire de Genève en Suisse, Orano, EDF, la métropole de Nîmes, l’université de Perpignan et la Société de livraison des ouvrages olympiques en lien avec les Jeux Olympiques et paralympiques de 2024. Nous avons par exemple équipé de nos plans la maison du projet du village des athlètes. Les modalités dépendent des lieux mais souvent, les usagers doivent se rendre à l’accueil pour bénéficier du dispositif.

Actuellement, nous réfléchissons à décliner Virtuoz pour les parcs et les jardins et sommes en partenariat avec le musée des Beaux-Arts de Rouen pour l’exposition L’art et la matière prière de toucher. Nos tablettes rendent compte de la cartographie du lieu pour accompagner les visiteurs. ”