Patrimoine

La chartreuse de Saint-Julien

Initié en 1084 par saint Bruno, l’ordre des chartreux s’impose comme l’une des communautés monastiques les plus austères, se partageant entre isolement perpétuel en cellules et vie communautaire. Durant plus de six cents ans, l’ordre va essaimer partout en France et en Europe. Quatre monastères seront établis en Normandie entre le XIIe et le XVIIe siècle : Notre-Dame-Du-Valdieu dans l’Orne en 1170, Notre-Dame-De-La-Rose à Rouen en 1384, Bourbon-les-Gaillon à Aubevoye dans l'Eure en 1571 et Saint-Julien à Petit-Quevilly en 1667.

Histoire de la Chartreuse Saint-Julien

Dès le XVIIe siècle, plusieurs confréries de religieux se succèdent à Petit-Quevilly.

Des chartreux, arrivés de Gaillon, prennent possession des lieux en 1667. Ils entreprennent des constructions à l’emplacement de l’actuel hôpital. En 1682, les Chartreux de Notre-Dame de la Rose quittent leur monastère démoli de Rouen et rejoignent leurs confrères de Saint-Julien.

Dès 1685, les moines se déplacent un peu plus à l’ouest dans l’enclos Saint-Julien et décident de travaux plus importants : le grand cloître prévoyant sans doute 24 cellules n’est jamais achevé. L’église définitive, terminée en 1767, est consacrée le 30 octobre.

Mais en 1790, la Chartreuse est encore en chantier, lorsqu’est dissoute la communauté des Chartreux de Petit-Quevilly.
Les terres de la Chartreuse Saint-Julien vont de la place des Chartreux à la rue Paul Lambard et du boulevard Charles-de-Gaulle à la rue Jean-Macé.

À la Révolution, l’enclos Saint-Julien devient bien national. Il est ensuite revendu et morcelé. La plupart de ses bâtiments sont démolis procurant ainsi des matériaux pour la construction du quartier Saint-Sever à Rouen.

Aujourd’hui, l’ensemble est inscrit aux monuments historiques. Divers bâtiments subsistent, notamment des cellules et l'un des pavillons d'entrée. Certaines cellules de moines ont été transformées en logements, aujourd’hui encore habitées, rue Ursin Scheid et rue Victor Hugo.

D’autres cellules sont conservées autour du cloître en U dont le mur sculpté est encore visible au Jardin du Cloître.

Aujourd'hui, le bâtiment de la Chartreuse est occupé par le Kaléidoscope. Un tiers-lieu créatif et inspirant créé en 2017 à Petit-Quevilly par la coopérative Les Copeaux Numériques. Ce lieu s’articule autour d’espaces de coworking, d’ateliers partagés (fablab, labo photo argentique, menuiserie) et d’un café culturel. Pour plus d'infos, cliquez ici.

Le jardin du Cloître

Le Jardin du Cloître a été dessiné par Bruno Saas, architecte de l’Atelier de Saint George, ce jardin évoque le passé monacal du site. En effet, il met en avant les vestiges de l’ancien Cloître des Chartreux dont le domaine couvrait une grande partie du territoire de Petit-Quevilly aux 17è et 18è siècles. Le jardin du Cloître a vocation d'être un lieu de quiétude et de méditation.

Il s’étend sur plus de 9 000 m² et met en valeur le mur de l’ancienne galerie du Cloître. Une promenade historique ponctuée de repères temporels nous plonge dans la journée type d’un moine de l’époque.

Une des 12 cellules, dont l’extérieur a été restauré, permet au visiteur de mieux comprendre le mystérieux Ordre des Chartreux. Les 12 pierres de granit, sculptées par l’architecte, rappellent que 12 moines ont été inhumés à cet emplacement.

Le jardin, orné de plantes médicinales et condimentaires, présente aussi un verger traditionnel avec des variétés de pommes anciennes. Enfin, quelques parcelles de potager sont cultivées par le service des espaces verts pour rappeler la vocation alimentaire des jardins du Cloître.

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